Questions/Réponses sur le diaconat

Un diacre vous répond

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La réponse vous sera donnée ci-dessous dès que possible.

« ...je n’y comprends rien : œcuménisme, dialogue entre les religions... C’est la même chose, non ? » (Adeline T.)

Non, Adeline, ce n'est pas la même chose. J'ai trouvé une réponse à votre question dans le numéro de Janvier 2015 de la revue « Prions en
Eglise » à la page 250.

Voici ce qu'écrit le P. Michel Wackenheim, archiprêtre de la cathédrale de Strasbourg.

L'œcuménisme est le mouvement qui, à travers le monde, fédère les initiatives en faveur de l'unité des chrétiens. Assez longtemps réservée à l'égard du mouvement œcuménique, l'Eglise catholique a adopté progressivement une attitude d'ouverture et d'accueil. Ainsi, le 31 Octobre 1999, est signé à Augsburg, un important accord luthéro-catholique sur la doctrine de la justification, dans lequel chacun accepte que des mots différents peuvent exprimer la même vérité de foi.
Répondant au célèbre chant « que tous soient un, comme Toi, Père, tu es en moi, et moi en Toi »(Jn 17, 21), le dialogue œcuménique concerne donc exclusivement ceux qui se réclament du Christ, les chrétiens, et ne doit pas être confondu avec le dialogue interreligieux qui, lui, invite les chrétiens à poser un regard positif sur les autres religions. La rencontre d'Assise de 1986 aura été, à cet égard, ce moment décisif qui a montré, selon les mots de Jean-Paul II, que « toute prière authentique se trouve sous l'influence de l'Esprit ».
Dialogues œcuménique et interreligieux n'ont, au final, qu'un seul objectif : le recherche et l'approfondissement de la vérité. N'est-ce  pas ce à quoi nous appelle la Bonne Nouvelle du Christ ?

Question de Sylvie C.

Question :
« Le curé de ma paroisse ne veut pas baptiser notre 3è enfant parce que nous n’avons pas inscrit les deux autres pour la catéchèse (nous voulons qu’ils choisissent eux-mêmes plus tard). Est-ce qu’un diacre pourrait le faire ? ». (Sylvie C.)

Réponse : 
Un diacre ne peut baptiser, de façon valide, que s’il a été délégué pour cela par le curé, responsable de la paroisse où le baptême doit être célébré. 
Puis-je me permettre, Sylvie, d’attirer votre attention sur le fait que, par deux fois déjà, lors du baptême de vos précédents enfants, vous vous êtes engagés (votre mari et vous) à les « éduquer dans la foi, et à [leur] apprendre à garder les commandements... ». Or, de votre propre aveu, vous ne le faites pas. Dès lors, pourquoi continuer à demander un sacrement qui vous engage à assumer une responsabilité que vous refusez ? C’est illogique, non ?

Membre tertiaire d'une Congrégation Religieuse...

Max, engagé comme "tertiaire" dans une congrégation religieuse, voudrait savoir s'il peut devenir diacre.
A ma connaissance, cette qualité ne constitue pas une cause rendant impossible un éventuel appel au diaconat. Elle implique que le supérieur dont dépend la personne "tertiaire" devra être consulté (et, peut-être donner son autorisation ?). De toute façon, c'est toujours l'évêque du lieu (de "l'ordinaire") qui, en fin de compte, appelle au diaconat permanent.

Je vous conseille, Max, de vous confier à votre supérieur et, s'il en est d'accord, de vous adresser ensuite au délégué diocésain pour le diaconat.

La formation des diacres est-elle sérieuse ?

Auriez-vous des doutes à ce sujet, Joseph ?

Pensez-vous qu'un évêque autoriserait la mise en place, dans son diocèse, d'un parcours de formation qu'il ne jugerait pas "sérieux" ? Dans notre diocèse, le parcours de formation proposé aux hommes (et à leurs épouses, s'ils sont mariés) qui sont invités à se préparer à un éventuel appel au diaconat, est de bonne qualité. Les parcours individuels sont validés, chaque année, par une équipe d'évaluation nommée par l'évêque. L'objectif principal de ce parcours n'est pas d'acquérir un savoir (ce qui est nécessaire, bien sur, mais reste secondaire), mais de convertir les coeurs et d'engager sur le chemin de la sainteté (ça c'est essentiel !). Evidemment, on voudrait toujours faire mieux et surtout plus ! Deux impératifs nous servent de points de repères : ouvrir la formation à ceux qui n'ont pas forcément un niveau d'études supérieur et ne pas contraindre ceux qui travaillent à consacrer tous leurs temps libres à la formation. Il faut veiller à l'équilibre personnel et familial !

Pourquoi n'y a-t-il pas de femme diacre ?

Paradoxalement, c'est un homme qui pose la question !
Disons tout de suite que l'Eglise catholique laisse actuellement cette question ouverte.
Se fondant sur les besoins actuels, le refus de la discrimination à l'égard des femmes, la réalité historique antérieure, des évêques ont demandé le rétablissement du diaconat féminin (cf. diaconat.cef.fr).
L'ouverture du diaconat aux femmes bute sur la question de l'ordination... Les spécialistes sont partagés sur la signification claire des mots employés dans la Bible ou par les Pères de L'église, pour parler des femmes diacres, ou diaconesses... Ont-elles été réellement ordonnées ? Ont-elles été seulement instituées ? Le théologien Y. Congar, qui était hostile aux femmes-prêtres, était favorable aux femmes diaconesses (dixit B. Sesboué). La Commission Théologique Internationale, chargée par le Saint-Siège d'étudier le ministère diaconal, a rendu ses conclusions en 2002 en demandant, pour cette question, de s'en remettre au Magistère. En clair, elle dit qu'il appartient aux autorités compétentes de décider ! Le P. Sesboué dit que théoriquement, il serait possible à la Conférence Episcopale de France de se saisir de cette question, mais que concrètement, il serait difficile qu'elle le fasse sans l'aval, ou en tout cas les encouragements du Vatican.

Diaconat et Politique...

Un diacre peut-il s'engager en politique ?

Sophie a entendu des avis contradictoires à ce propos et voudrait une réponse claire. Voyons ce que nous dit le Code de Droit Canonique (la loi de l'Eglise). Dans le Livre II, 1ère Partie, Titre III, Chapitre III,    - canon 287-1 : Les clercs (*) s'appliqueront toujours et le plus possible à maintenir entre les hommes la paix et la concorde fondée sur la justice.    - canon 287-2 : Ils ne prendront pas une part active dans les partis politiques ni dans la direction des associations syndicales, à moins que, au jugement de l'autorité ecclésiastique compétente, la défense des droits de l'Eglise ou la promotion du bien commun ne le requièrent.    - canon 288 : Les diacres permanents ne sont pas tenus aux dispositions des canons ...(**) 287-2, à moins que le droit particulier n'en dispose autrement. Est-ce assez clair Sophie ? Moi je comprends qu'un diacre peut s'engager en politique à condition d'avoir l'accord de son évêque et de ne pas sauter à pieds joints au-dessus de l'exigence de paix, de concorde et de justice. (*) On appelle "clercs" les membres du "clergé", c'est-à-dire les diacres, les prêtres et les évêques. (**) Énumération de n° qui n'intéressent pas notre propos.

Je ressens un appel intérieur pour le diaconat...

Yann m'écrit qu'un de ses amis se "sent appelé", depuis longtemps déjà, à servir l'Eglise comme diacre. Il s'en est ouvert à un prêtre. Celui-ci a refroidi ses ardeurs en lui expliquant que "ça ne marche pas comme ça dans l'Eglise !...". Force est de constater, Yann, que dans leur très grande majorité, les diacres actuels ont été appelés à ce service alors qu'ils n'y avaient jamais pensé auparavant ! Beaucoup disent que cet appel fut une très grande surprise pour eux ! Rares sont ceux qui se sont présentés de leur propre chef, au motif qu'ils ressentaient un appel intérieur à ce service. Mais, ce qui est rare n'est pas impossible ! Quoiqu'il en soit, l'ordination d'un diacre n'est décidée par l'évêque qu'après une période de réflexion (discernement et prière) et de formation. Cette période, dont la durée est variable (il faut tenir compte de l'expérience et du parcours de chacun !), a pour objectif de vérifier l'adéquation entre les charismes des hommes et les besoins de l'Eglise. L'appel ressenti intérieurement ne suffit pas. Encore faut-il que l'Eglise le valide et le reprenne à son compte ! Faute de quoi, celui qui croyait être appelé au diaconat devra, humblement et en vérité, se poser cette question nouvelle :" à quel service d'Eglise Dieu m'appelle-t-il maintenant ?".

Le Diacre est-il rémunéré pour le travail qu'il fait ?

Cette question m'a souvent été posée, Cathy... car nombreux sont ceux qui s'inquiètent des moyens d'existence du diacre et de sa famille ! Dans leur grande majorité, les diacres ont une activité professionnelle, ou perçoivent une retraite. Ils ne sont donc pas à la charge de leur diocèse pour leur subsistance ou celle de leur famille. Bien sûr, le diocèse peut prendre éventuellement en charge les frais entrainés par l'exercice de la mission confiée ! Il arrive que cette mission ne permette pas l'exercice d'une profession. Dans ce cas, le diocèse assure au diacre concerné une juste rémunération. Ce qui semble normal ! Non ?...
Ai-je répondu à votre question Cathy ? 

Pourquoi le diacre porte-t-il son étole en travers ?

Merci Rachel d'avoir posé cette question qui m'a obligé à faire quelques recherches pour y répondre !
Dom Robert Le Gall (liturgiecatholique.fr) nous apprend qu'à "...l'origine l'étole semble n'avoir été qu'un linge servant à essuyer la bouche, à éponger la sueur ou les larmes...".
Luc Martel, diacre (saintpierredeneuilly.com) écrit : "L'étole de travers du diacre signifie qu'il va sur les chemins de traverse, à la rencontre des personnes en situation de pauvreté. Notre monde n'est-il pas plutôt de travers, avec la précarité, les familles brisées, les addictions diverses, le manque d'emploi ? Le diacre à l'étole en diagonale, est le signe du Christ Serviteur pour remettre les choses à l'endroit, dans l'ordre du plan de Dieu sur chacun et, c'est par les chemins de traverse qu'il informe et provoque l'Eglise pour qu'elle n'oublie pas ceux qui sont dans le besoin."
Mgr Souchu ,évêque auxiliaire de Rennes, (catholique-rennes.cef.fr) "...mais quel est donc le sens de cette étole mise en biais, de travers ? Elle est le signe que le diacre est toujours en tenue de service. Que le service traverse continuellement l'être de celui qui est ordonné diacre, en traversant symboliquement tout son corps au-dessus de l'aube, vétement de notre baptême...". 

Pourquoi un diacre peut-il se marier et un prêtre non ?

Cher Paul, votre question me donne l'occasion de préciser plusieurs points. Tout d'abord, il faut redire clairement que, dans notre Eglise Catholique Romaine, la règle du célibat est et demeure commune à tous les hommes appelés au sacrement de l'Ordre (Ordination). Elle concerne donc les évêques, les prêtres et les diacres permanents. En clair, un homme célibataire ordonné diacre permanent, s'engage à rester célibataire. Depuis le concile Vatican II, les évêques ont la possibilité d'appeler des hommes, déjà mariés, au diaconat permanent. Dans ce cas, c'est donc dans l'état du mariage que le diacre exerce sa mission. Cependant, il s'engage à ne pas se remarier en cas de veuvage. Dans ce dernier cas, l'Eglise, dans sa grande sagesse, a prévu des exceptions... mais ceci est une autre histoire !...